Jihel...Marylin Monroe
MARILYN MONROE
(Article de MARILYN dans l’Art JIHELIEN )
Plus de cinq décennies après sa mort, Norma Jean Baker dite MARILYN MONROE, icône éternelle de la culture populaire Américaine, reste pour nombre d'artistes une source d'inspiration inébranlable.
Beauté universelle incontestée, Marilyn à fait de la bouche vermillon sensuelle et du teint de porcelaine un look qui, aujourd'hui encore, s'inscrit comme un classique dans la mode et l'esthétique.
De son enfance à la Dekens (Petite, Norma grandit balancée entre orphelinat, foyers et familles d'accueil) jusqu'au mystère entourant sa mort, la vie de Marilyn à toujours exercé une fascination sans borne. Tel un roman qu'on ne se lasserait pas de feuilleter, dressant, d'une héroïne tourmentée, actrice appliquée et beauté fatale, féministe engagée, le portrait de cette femme aux cent visages: la petite fille derrière la femme, la femme derrière l'héroïne adulée, l'être vulnérable derrière l'objet sexuel, enfin la réalité derrière la légende.
Dans les années soixante, aux États-Unis, le contexte artistique est caractérisé par la société de consommation c'est à dire la publicité, la télévision, les magazines ou encore la bande dessinée, la musique à travers lesquels se développe une vraie culture populaire de masse.
Sacralisée en 1967 par Andy Warhol, maître du Pop-Art, l'image de Marilyn, dont il fit son égérie, prouve que l'on pouvait en faire un produit de consommation courante. Elle illustre cette rupture dans l'histoire de l'art, ou l'on passe d'un artisanat à une véritable industrie artistique. Warhol à volontairement accentué en Marilyn ce qui fait l'image de la pin-up : Les lèvres, le maquillage vulgarisé des yeux, la blondeur platine. Dans son œuvre "Ten Marilyn" (Sérigraphie de dix portraits) Andy Warhol à voulu rabaisser l'art et traduire son culte de la célébrité autant que le pouvoir de l'image au sein de la société de consommation.
Autre époque, autre artiste: JIHEL, s'est lui aussi intéressé au mythe de Marilyn. Cherchant non pas à brosser le portrait d'une idole mais à illustrer par la symbolique ses idées, ses propos relatifs à la condition humaine, au passé comme au présent, passant par l'érotisme, la sensualité, la culture et l'ouverture d'esprit...
S'appliquant à dérationnaliser les discours académiques, composant avec le temps pour jouer entre uchronie et actualité, pouvant être tout à la fois satirique, énigmatique, poétique, et philosophe, avec Marilyn, JIHEL tire de sa palette des rêveries imprévisibles, non conformistes aux couleurs très vives. Des images savoureuses à souhait pour qui sait les contempler.
Entre dessins, sérigraphies et compositions, des centaines de cartes à l'effigie de "cette enfant gracieuse" dixit Truman Capote, ont vus le jour sous le joug créateur de JIHEL, dont les séries "Fragments" ou "Marilyn et la philosophie" pour ne citer que celles-ci.
P.J.
La Flamboyance Monroesque de Jihel.
Parler de Marilyn, inutile, tout a été dit ou presque, mais Jihel, ah oui, voila un personnage qui transcende l'artiste, bien connu des amateurs de satire politique, il l'est un peu moins sur ses réalisations liées à Marilyn.
J'ai longuement discuté avec lui par messages interposés et il apparait comme une personne réfléchie qui ne s'engage pas à la légère, bien entendu on peut lui reprocher un travail parfois alimentaire mais pour s'en être expliqué par ailleurs je ne vais pas y revenir.
Son parcours artistique est atypique et s'inscrit dans la brutale réalité de la vie, une vie mouvementée par la politique, quelques heureuses rencontres avec qui bien ou mal il appliquera une intelligence doublée d'une volonté pour apparaitre le seul,celui que l'on regarde, celui que l'on ne comprend pas toujours ou jamais mais celui qui dérange, tout cela est du à une fermeté d'esprit sans égal.
Il faut avoir vu ses monochromes pour comprendre que Jihel a mis la barre très haut et que le glamour spéculatif apparent n'est pas dans ses gênes, il mêlera allègrement les genres, passant du surréalisme au sidéral, de la lithographie à la sérigraphie (moins contraignant)
Bien sur il y a les Pin-ups , Aslan et Lassalvy n'y sont pas pour rien, des rencontres dans les années 70-80 qui lui ouvriront un espace graphique tout en nuances et dont il se sortira avec aisance.
Les affiches de Chelsea très nombreuses font de l'urgence une nécessité afin de dégager une liberté nécessaire, c'est que Jihel est un "taiseux" sur son art, pourtant rarement la fascination fut aussi grande entre le lyrisme d'un aplat et le baroque d'une couleur unique.
Quelques Marilyn viendront néanmoins troubler l'ordre établi et donneront une autre dimension à la politique, Joan Baez, les Kennedy, Yves Montand etc laisseront un message stellaire pour les générations à venir.
Et puis l'écriture, la philo héritée de Mai 68, Peladan et la matière, modernité superflue entre l'espace et le temps, Jihel est devenu maitre des modifications imperceptibles dans une époque charnière qui délivre trop de contradictions
Alors oui, Marilyn Monroe est à sa place, bien en place dans un bon usage de l'équilibre,il faudra des centaines de textes comme celui-ci pour étudier le pourquoi du comment chez cet artiste discret mais rigoureux.
L'inachevé est en marche quand de démarches singulières la folie s'invite en formes anodines, il faut lire, relire, regarder et attendre.
Elisabeth Erblöch.
Documentaliste.
Marilyn dans l'esprit corrosif de Jihel.
Plus tard, beaucoup plus tard, quand l'étude du parcours créatif abyssal de Jihel se fera, on ne pourra pas oublier l'icône d'Hollywood, aucune star n'a eu autant d'emprise sur notre artiste que Marilyn Monroe.
Et pourtant avec ses onze films où elle est la vedette on ne peut pas dire que ce soit un palmarès des grands du septième art, il faut donc passer outre et regarder la fascination qu'elle exerçait et exerce toujours sur un public toujours plus nombreux.
Parlons de Jihel qui lui a consacré des milliers de planches, toute une vie car le premier dessin recensé date de 1968, l'année des événements, plus de 50 ans pour subjuguer la beauté de cette femme qui avait vécu une enfance misérable à rêver de gloire, plus de 50 ans pour dénicher dans un regard,une courbe de hanche ou de poitrine une sexualité provocante teintée d'espièglerie, plus de 50 ans pour devenir l'amant de papier de son égérie et se faire le complice de sa solitude.
Si on cherche des comparaisons hâtives entre eux deux, elles existent, une sensibilité à fleur de peau, un côté impulsif et sauvage, un besoin de perfection dans l'accomplissement de leur art et une indépendance à tout crins.
Bien sur je suis une inconditionnelle de ces deux immenses artistes, Marilyn pour qui les projecteurs se sont éteints et Jihel qui tente dessin après dessin de les rallumer et on peut dire qu'il le fait bien.
Iris POPER-LONDRE.