SINE
Siné regarde Jihel.
Lardie, Jihel, Jaro, Rana, je m'étonne toujours du nombre de signatures de cet artiste singulier, enfin pluriel...Mais pour être honnête, je m'en contrefiche comme dirait le charpentier, ce qui m'intéresse en lui c'est son anarchie si particulière qu'il m'arrive de me demander si je le suis vraiment. Les anars ça court pas les rues, alors quand on en trouve un on ne le lâche pas.
Jihel tire sur tout ce qui bouge, la gauche, la droite, les fachos, les curés, les flics, mais aussi ses amis, un bon conseil ne soyez pas ami avec lui, il pourrait vous en coûter, car il possède la violence de l'intelligence et vous n'en sortirez pas indemne.
Notre rencontre est si lointaine que je ne sais pas la fixer, une expo, une fête, un ami commun ? Mais vraiment je ne regrette pas ce jour là, trop de mes congénères sont décevants, pas lui.
Ah si, oui, une chose me fait chier chez lui, non deux, son Talleyrand, traître parmi les traîtres et sa maçonnerie pas franche du tout, mais on ne peut être parfait à cent pour cent, 98 pour cent, c'est déjà bien.
On ne dessine pas pour les mauviettes, alors bien sur les procès...Lui aussi accusé d'antisémitisme par un député socialo obscur, un comble, inévitablement ça crée des liens.
Vous vous demandez pourquoi alors il n'y a pas eu une collaboration plus étroite au niveau de la presse entre nous ? Cette question me fut souvent posée, je pense que c'est à lui qu'il faut le demander, après refus sur refus, j'ai cessé de l'importuner, sa liberté n'avait pas de prix. Mais tout de même, nous avons fait des dessins en commun, le Portugal, Le Pen, Sarko, Hollande, l'anarchie, les chats, etc...Il manipulait si bien ses montages que je lui ai laissé carte blanche, pour la bonne cause.
Le temps fera le tri, et ils ne seront pas nombreux les artistes libres de notre époque, il en est un.
Mort aux cons et ni dieu ni maître.
Siné.