MARILYN PELADANESQUE
"Marilyn Peladanesque" l'ésotérisme froid de Jihel.
De sang de feu d'or et de bronze, la flamboyance s'inscrit dans l'espace et le temps, images dépouillées de sens commun aux traits de fiction, elles relèvent tout autant d'une combinaison de formes et de couleurs que d'un cadre précis pour simple abjuration, la profanation devient mine de graphite.
Les valeurs primaires de l'aplat interdisent à la vie le symbole de sa mort, car Jihel dans sa danse macabre fait penser à une déchirure et même si l'image est séductrice, les mots sont une épreuve de richesse, le mariage des deux forme de chaque dessin un petit joyau. Un trait infini où le corps s'épanche.
Cette série parmi les séries de Marilyn est ma préférée car elle puise dans des formes iconoclastes un ésotérisme de profondeur et là, je dois bien avouer que c'est un tour de force que de réunir Peladan et Marilyn, une répétition sublime de visuels dont on ne se lasse pas et comme chaque dessin n'a pas de sens défini si ce n'est la numérotation il nous reste à interpréter, étudier, disséquer et au final approuver, que faire d'autre face à la notoriété de cet artiste ?
Jihel est dans de nombreuses séries ce Warhol méconnu qui s'applique à démontrer les mécanismes de son art, une fusion réelle où le temps est immobile, comme figé sur une indifférence de bon aloi. Comme Warhol il démonte un à un les mécanismes de la surconsommation, que les mauvais coucheurs révisent leurs bréviaires d'addiction.
235 dessins d'intentions d'ordre psychologique ou sémantique et romantisme succèdent à la subjectivité, 235 dessins comme moyen d'écriture gueulant haut et fort une figuration d'artifices.
Cette série s'est étalée dans sa création sur plus de 20 ans, englobant de ci de là d'autres séries, d'autres révoltes, d'atelier en atelier elle est ce tremblement qui délimite le contour de chaque sensation que vous éprouvez en les regardant, en les lisant. Soyez réactif, vivez la brulure de l'art.
Jean LIVERT-MASSON-18e REAA